Excellence, Monsieur le Président du Faso,
Avec votre permission, je voudrais vous exprimer les sincères remerciements de la CMA-BF pour avoir accepté de nous recevoir ce jour pour que je vous présente la Chambre des Métiers et le bureau consulaire depuis les élections tenues le 17 avril 2016.
En effet, la Chambre des Métiers est reconnaissante au gouvernement de sa volonté d’apporter des réponses adéquates aux problèmes du secteur de l’artisanat. Ce fort engagement permettra de renforcer et de valoriser l’identité des secteurs des métiers de l’artisanat et d’organiser ce secteur qui est le deuxième pourvoyeur d’emploi au Burkina Faso après l’agriculture et l’élevage.
J’ai donc l’insigne honneur aujourd’hui de vous présenter cette jeune institution qui est structurée de la manière suivante :
E Une Assemblée Générale constituée de 75 membres élus et de 14
Représentants de l’administration publique issus de différents
Départements ministériels ;
E D’un Bureau Consulaire constitué de 12 membres ;
E D’une Direction Générale composée actuellement de 15 personnes avec Madame Patricia BADOLO comme Directrice Générale.
C’est une Chambre Consulaire Nationale ayant pour démembrements cinq circonscriptions territoriales. Mais avec bientôt l’application des textes du code communautaire de l’UEMOA, elle se conformera et aura des chambres régionales suivant le découpage administratif. Elle est sous la tutelle du Ministère de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat. Elle a toujours son siège dans les locaux de la Chambre de Commerce et d’industrie où elle occupe trois bureaux et sur un autre site un bureau pour la présidence de la CMABF.
La Chambre des Métiers par ma voix vous exprime sa profonde reconnaissance pour l’accompagnement dont elle a bénéficié pour le grand programme de renforcement de la mécanisation agricole (PRMA) géré au niveau du ministère de l’agriculture. Ce programme qui a permis aux artisans du Burkina de prouver leur capacité à fabriquer du matériel agricole pour les agriculteurs est à ce jour à plus de 110 000 unités produites. L’opération a débuté en 2011 et se poursuit à ce jour.
Mes remerciements s’adressent également à votre gouvernement qui n’a ménagé aucun effort pour nous apporter l’appui nécessaire particulièrement les Ministères en charge de l’artisanat, celui de l’agriculture et enfin le Ministère de l’Education Nationale et de l’Alphabétisation à travers la fabrication du mobilier scolaire.
Je voudrais donc au nom de tous les artisans du Burkina Faso et au mien propre vous exprimer Excellence notre profonde gratitude pour le soutien sans faille apporté au secteur de l’artisanat et pour la confiance placée aux artisans du Burkina. Nous sommes sensibles et fières de vous voir porter les tenues de nos braves tisseuses qui par ma voix vous traduisent leur grande satisfaction. Aussi, le fait d’avoir adopté comme tenue officielle du 8 mars le Faso Dan Fani nous réconforte beaucoup.
EXCELLENCE, la Chambre des Métiers est sur un vaste chantier d’ouverture du registre des Métiers. La chambre des métiers identifiera ses ressortissants et permettra de connaitre enfin qui est peintre, qui est maçon, qui est menuisier, etc. quel est sa localisation ? Quels sont ses besoins en renforcement de capacités, etc. Les artisans pourront s’immatriculer et avoir leur carte professionnelle d’artisan. Le processus est en cours il y a de cela deux semaines et déjà 1000 artisans environs détiennent déjà leur carte.
Dans le cadre de l’opérationnalisation de registre des métiers nous tenons à remercier particulièrement son excellence pour l’adhésion et l’appui personnel apporté au processus à travers notre partenaire technique IBG par les sollicitations que vous avez adressées aux partenaires (banques, assurances, et autres opérateurs) pour qu’ils apportent leur contribution pour la mise en œuvre de cet important projet.
La chambre des métiers et ses partenaires pourront d’ici la fin de l’année disposer de statistiques fiables pour le secteur pour mieux bâtir des politiques fiables et cohérentes pour le développement de l’artisanat comme entre autre l’organisation de la formation professionnelle et de l’apprentissage.
A ce titre, la CMA-BF compte inscrire déjà, dans le cadre du Fond d’Appui à la Formation Professionnelle et à l’Apprentissage (FAFPA), des actions de formation au profit d'artisans et a entrepris des échanges.
Nous mettons en œuvre en ce moment en partenariat avec le ministère en charge de la jeunesse à travers l’Agence Nationale de Promotion de l’Emploi (ANPE), le Programme Emploi Jeune et Développement de compétences (PEJDC) ou environ 3500 jeunes de 18 à 25 ans ont été placés dans nos entreprises artisanales pour une durée de 12 à 24 mois pour le développement de compétences. Environ 1000 entreprises artisanales dans différents métiers sont mises à contribution pour l’atteinte des résultats
.
En rappel dans la rubrique projets la Chambre des Métiers envisage la mise en place dans les pôles de croissance des plateaux techniques de Métiers (PTM) en vue de rapprocher les services aux populations et aux différents acteurs sur le site, ce qui permettra de créer des emplois pérennes au profit des jeunes et des femmes des différentes localités concernées (Bagré, Sourou, Sanmandéni, etc). L’étude de faisabilité a été bouclée mais nous n’avons toujours de partenaires financiers pour accompagner sa mise en œuvre.
En outre, la CMA-BF et la structure KAMA-PIERRE à Bobo-Dioulasso sont en partenariat pour le développement et la promotion des matériaux locaux. Il s’agit notamment de l’utilisation des pierres taillées mécaniquement dans la construction d’infrastructures (écoles, logements, boutiques, dispensaires, toilettes publiques, Bungalow, etc.). C’est donc une réponse à la politique nationale de la décentralisation à travers une valeur ajoutée à l’économie locale.
Les artisans à travers la Chambre des Métiers sont parfaitement en phase avec le programme National de Développement Economique et Social (PNDES). En effet, l’axe 3 du PNDES qui est de « Dynamiser les secteurs porteurs pour l’économie et les emplois », intègre l’artisanat qui est un secteur porteur de l’économie. Les investissements structurants inscrits à savoir entre autres le centre de référence des métiers, le village artisanal de Bobo, le Centre National d’appui à la Transformation Artisanale du Coton, permettront sans nul doute au secteur de connaitre davantage le développement.
Enfin, Excellence, Monsieur le Président du FASO, je voudrais vous réitérer mes sincères remerciements pour cette audience accordée à la Chambre des Métiers. En effet, même si tout semble aller, parce que nous bénéficions du soutien technique et financier de l’Etat, de la Chambre de Commerce et d’Industrie et de la contribution des artisans à travers les commissions perçues sur les marchés publics, l’arbre ne doit pas cacher la forêt, car la Chambre des Métiers a des doléances que je souhaiterais, Excellence, soumettre à votre aimable attention.
Avec votre permission Excellence, les principales doléances se résument comme suit :
I] Nous sommes conscients des grandes charges qui pèsent sur l’Etat mais, afin de nous permettre de grandir et de nous passer de l’aide de l’Etat, nous sollicitons l’accroissement de la subvention au fonctionnement de la Chambre des Métiers.
En rappel en terme de ressources financières la CMA BF dispose de :
- L’aide de l’Etat pour le fonctionnement d’un montant de 21 000 000 FCFA/an
- L’appui de la CCI-BF au fonctionnement pour un montant de 100 000 000 FCFA /an
- La contribution d’un groupe d’artisans et d’entreprises artisanales à travers les marchés que leur octroi la CMA BF.
Au cours du 1er mandat, la contribution des artisans à travers la réalisation du matériel agricole et du mobilier scolaire était de l’ordre de 700 000 000 de FCFA soit environ 60% du budget global. Ce volet a permis de faire des investissements, de financer des formations et d’autres actions de promotion. Le budget annuel minimum de la CMA BF tourne autour de 300 000 000 de FCFA / an
II] La construction de notre siège sur le terrain acquis par l’institution sera d’un apport inestimable au fonctionnement de l’institution. Nous sollicitons donc l’appui de l’état dans ce projet.
III] L’application du code communautaire de l’UEMOA en vigueur depuis juillet 2014 si elle est effective devra permettre de résoudre beaucoup de difficultés qui minent le secteur. Nous saluons déjà le projet de loi portant loi d’orientation de promotion des petites et moyennes entreprises (PME) au Burkina Faso qui est au niveau de l’Assemblée Nationale pour son adoption et nous pensons que si les textes d’application sont pris, cela devra permettre de promouvoir les PME dans notre pays.
IV] Notre plaidoyer va aussi de l’accroissement de l’accès des artisans aux marchés publics. L’expérience dans la Fabrication du matériel agricole et du mobilier scolaire nous permet de dire sans hésiter que ces opérations ont permis de développer et/ou de consolider les entreprises artisanales, de créer des emplois, d’organiser l’apprentissage des jeunes. En plus de notre souhait de voir se pérenniser les marchés déjà acquis, nous souhaitons que de nouveaux métiers à travers la CMA BF puissent avoir accès à la commande publique pour ce qui concerne la fourniture de biens et services artisanaux.
V] Les acteurs souhaitent vivement que la journée nationale des artisans ( JNA) pour laquelle un processus est en cours depuis plusieurs années soit une réalité et nous demandons l’appui de son Excellence pour une opérationnalisation de cette activité.
VI] Les acteurs préconisent, dans le but de faire de l’artisanat un secteur émergeant au Burkina Faso la création d’un département ministériel chargé de la promotion de l’artisanat et de la formation professionnelle pour une meilleure représentation du secteur.
L’Artisanat reste une réalité économique de notre pays et demeure de ce fait une réponse certaine à la lutte contre le chômage par la création d’emplois pour les jeunes et les femmes, et à la lutte contre la pauvreté.
A cet effet nous faisons un plaidoyer fort pour que la politique de l’Etat en matière d’acquisition de biens et services artisanaux prenne en compte la création d’emploi. La dépense publique devrait prendre en compte cette dimension création d’emplois et développement des petites et moyennes entreprises dans sa politique de mise en œuvre.
Le tableau ci-joint donne un résumé des principales préoccupations.
Une fois de plus merci excellence pour toute l’attention que vous accorderez à nos principales préoccupations.
Jacques A. SEDOGO
Président de la chambre des métiers
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