Le secteur de l’artisanat se présente aujourd’hui comme un excellent créneau porteur au regard de ses potentialités, de création d’emplois et de contribution à la lutte contre la pauvreté. En effet, avec deux cent trente (230) métiers identifiés (selon la nomenclature des métiers de l’UMEOA), des métiers de l’UMEOA), l’Artisanat occupe plus de deux millions de personnes exerçants à titre principal et/ou secondaire un métier de l’artisanat et contribue pour environ 30% à la formation du Produit Intérieur Brut (PIB). En vue d’insuffler une nouvelle dynamique à l’artisanat Burkinabè, les pouvoirs publics ont décidé de la création de la Chambre des Métiers de l’Artisanat du Burkina Faso (CMA-BF).

Institution publique professionnelle créée par décret n°304/PRES/PM/MCPEA du 18 mai 2017, la CMA-BF a pour objectif de contribuer à l’organisation et à la modernisation du secteur de l’artisanat sur toute l’étendue du territoire national. Ses compétences couvrent aux termes du code communautaire de l’UEMOA les trois groupes d’artisanat que sont l’artisanat de production ou de transformation, l’artisanat de service, l’artisanat d’art et plus spécifiquement les huit branches d’activités suivantes :

• Agroalimentaire, alimentation, restauration
• Textiles, habillements, cuirs et peaux
• Mines et carrières, construction et bâtiment
• Métaux et construction métalliques, mécanique, électromécanique, électronique, électricité et petites activités de transport
• Bois et assimilés, mobilier et ameublement
• Audiovisuel et communication
• Hygiène et soins corporels
• Artisanat d’art et décoration.

Au cours de la première mandature, la CMA-BF a travaillé sur la base d’un plan couvrant la période 2011 à 2015 lui permettant d’atteindre les objectifs à elle assignés. Ce plan de mandature était articulé autour de quatre (04) axes stratégiques.

Malgré les résultats engrangés au cours des dix (10) dernières années de fonctionnement, la CMA-BF fait face encore à de grands défis tels que l’insuffisance des ressources financières pérennes ; la méconnaissance de l’artisanat par une bonne franche de la population et par certains acteurs publics et institutionnels; la faible représentation de la CMA-BF au niveau décentralisé ; la faiblesse des ressources humaines, matérielles et techniques ou professionnelles pour assumer normalement les missions avec toute l’efficacité requise ; les difficultés éprouvées par les acteurs pour accéder à la commande publique; le faible renforcement des capacités techniques et professionnelles des artisans ; etc.

Eu égard à l’engagement du Burkina Faso sur de grands chantiers de développement déclinés dans le référentiel de développement économique et social que constitue le Plan National de Développement Economique et Social (PNDES), la seconde mandature de la CMA-BF entend apporter à court, moyen et long terme sa contribution au développement national à travers la promotion du secteur de l’artisanat.

C’est pourquoi l’assemblée générale de la CMA-BF, a décidé de doter l’institution d’un Plan de Développement Stratégique et Institutionnel sur la période 2021-2026 assorti d’un Programme d’Actions Prioritaires de trois (03) ans (PAP 2023-2025). Un cabinet a été recruté à cet effet pour l’étude.

Dans le but d’améliorer le contenu du PDSI, un atelier d’examen et de proposition d’axes stratégiques assorties d’activités concrètes à mettre en œuvre en fonction des réalités actuelles de l’institution fut organisé par ledit comité du 16 au 21 février 2022 à Koudougou à la représentation de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Burkina Faso (CCI-BF).

L’objectif général de l’atelier était de proposer un contenu amélioré du Plan de Développement Stratégique et Institutionnel (PDSI 2023 - 2027) assorti d’un Programme d’Actions Prioritaires (PAP) 2023 à 2025 qui prendra en compte les préoccupations et les besoins des acteurs de l’artisanat.

Au total, cinq (05) axes stratégiques ont été retenus après étude:

• axe stratégique 1: renforcement du cadre institutionnel, fonctionnel et organisationnel de la CMA-BF;
• axe stratégique 2: amélioration des données statistiques et de l’intelligence économique au sein de l’environnement de l’artisanat;
• axe stratégique 3: facilitation de l’accès des entreprises artisanales au financement et à la commande publique;
• axe stratégique 4: développement des infrastructures et renforcement de l’offre de service aux artisans;
• axe stratégique 5: développement des compétences techniques et professionnelles des artisans.